La mémoire
J’aborderai ici la mémoire uniquement d’un point de vue traumatique.
Comment la mémoire fonctionne-t-elle? Quels mécanismes met-elle en œuvre après un trauma ?
- Le fonctionnement optimal
Quand tout va bien, notre mémoire engramme nos souvenirs. Pour cela, il est nécessaire que notre environnement soit suffisamment sécurisé. Ainsi, nous restons dans notre fenêtre de tolérance émotionnelle : nous sommes suffisamment activés, ni trop ni trop peu. Nous avons alors accès à des souvenirs agréables ou désagréables.
- Le trauma
Cependant un univers insécure ou un trauma peuvent affecter la mémoire : de la négligence crée une hypoactivation tandis que de la violence répétée va engendrer une hyperactivation émotionnelle.
La mémoire va du fait de ces traumas activer divers mécanismes pour protéger l’organisme (tel un fusible qui évite la surintensité). Elle peut ainsi opérer une amnésie partielle ou totale ou mettre en place une dissociation psychique (la personne aura l’image du souvenir déconnecté du ressenti physique et émotionnel). Souvent le trauma est constitué d’une image fixe, sans connaissance du contexte spatio-temporel.
Cependant, même si le souvenir n’est pas accessible à la conscience, il est bel et bien enregistré par notre cortex et aura les mêmes effets qu’un souvenir accessible (perte de contrôle de soi en cas d’événement similaire au trauma avec réactions de survie : activation émotionnelle, physiologique, cognitive et comportementale, cf. le figement, la fuite, le combat).
L'ICV (cf. article du blog et onglet "méthodes") permet de récupérer le souvenir complet, diminue l'amnésie et engendre un accroissement de la mémoire autobiographique: la personne récupère ainsi progressivement le contrôle de sa vie et la conscience autotélique.